Revenons donc, à la suite de l’histoire. Le 18 mai 1796 [29 floréal an IV], François Martin, meunier à Chanonat, s’adresse à la commission départementale du Directoire, pour acquérir la chapelle qui provient des patrimoniaux de la commune de Chanonat. Ayant droit de choisir, pour l’estimation du bien, un expert pour procéder avec celui nommé par l’administration départementale, il choisit Jean Girard Labatisse [Jean Baptiste Ier qui décèdera en 1801]. Le 12 octobre 1796 [21 vendémiaire an V] François Martin achète la chapelle pour la confier aux paroissiens de Chanonat.
A cette occasion, est dressé un intéressant descriptif de la chapelle : « La longueur dans œuvre est de 27 pieds sur 15 de large, 25 pieds* de hauteur à l’aspect de midi [au sud] et quatorze à l’aspect de bise [au nord]. L’épaisseur de ses murs est de deux pieds, en bon état aussi, quoi que très anciens. Elle est éclairée par quatre petites fenêtres de quatre pieds de hauteur sur quinze pouces de large garnies de deux petites barres de fer chacune sur cinq transversales. Le pavé de cette chapelle est en pierre de taille de Volvic. Cette chapelle est voutée, ayant quelques crevasses.
La porte d’entrée est en bois dur, a deux battants, avec une imposte au dessus, garnie de toute sa fermente. Les murs du pourtour de cette chapelle sont bien anciens, néanmoins en bon état, bien bâtis à chaux et sable et en moellon, à l’exception de la porte d’entrée et des pierres angulaires qui sont en pierre de taille. La couverture de cette chapelle est en tuiles creuses.
Le concordat de 1801, s’il ne satisfait pas les intégristes, ramène la paix dans les églises et la reprise officielle du culte. Le nouvel évêque de Clermont, nommé par le premier Consul, Monseigneur Duvalk de Dampierre, homme de conciliation, procède à la visite Pastorale de Chanonat, le 25 avril de l’année 1808. Le curé Raymond revenu d’exil en profite pour déclarer : « qu’il y a trop de processions, beaucoup plus que n’en prescrit le rituel » et qu’en plus elles sont « toutes sans honoraire ». La même année la chapelle figure sur le cadastre napoléonien sous le numéro 129 et le petit oratoire y est représenté.
Après le décès de leur père, les héritiers du meunier François Martin interrogent le préfet pour savoir à qui appartient la chapelle. La municipalité interrogée, répond par une lettre datée du 15 octobre 1829, que la chapelle ne lui appartient pas et qu’elle n’a pas l’intention de l’acheter. A en croire l’abbé Planeix, ce furent des collectes pieuses qui permirent de racheter le bâtiment au bénéfice d’usage des chanonatois.
Pendant cette période, la seule modification importante du bâtiment, réside dans l’adjonction d’une sacristie à son angle nord-est. Cette extension habilement réalisée utilise une fenêtre qui sera transformée en porte d’accès ce qui simplifia grandement les travaux. Une cloche fut installée sur le mur occidental. Tout ceci fut probablement réalisé dans la première partie du XIXème siècle.