Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons affirmer à quelle époque la chapelle fut édifiée. Plus surprenant, L’abbé Planeix, curé et doyen de l’église Saint-Genès des Carmes, à Clermont qui lui a consacré une monographie très documentée, publiée en 1897, n’en sait pas plus que nous, alors que par sa situation hiérarchique de supérieur des missionnaires diocésains il avait un accès facile aux archives.
C’est seulement, deux ans plus tôt, que le château de La Batisse a changé de propriétaire. Le 27 mars 1697, Jean Girard, écuyer, secrétaire du roi, acquiert les seigneureries de La Batisse et de Châteauneuf. Bref, il est, donc, très peu probable que les Girard de la Batisse soient les constructeurs de la chapelle, mais, à cette époque, ils en sont à coup sur, les propriétaires, comme semble en attester un document, non publié, qui accompagnait une liasse de plans d’aménagement des abords du château.
Il est raisonnable de penser que la chapelle fut construite, entre fin XVIème et début XVIIème, sous les propriétaires précédents, Les Roussel qui se ruinèrent à transformer un château fort en résidence d’agrément. Les Girard, prennent la suite de l’aménagement du château, mais au-delà de l’embellissement du bâti ils vont mener à bien un projet ambitieux qui se poursuivra sous trois générations : la création de jardins mettant en valeur le monument. C’est Jean Baptiste 1er Girard, né en 1735, arrière petit fils de Jean Girard, qui dressera les plans, pour la suite de l’aménagement des jardins et des abords du château, en particulier de la Chapelle N-D de l’Arbre.
Dans les archives du Château de La Batisse, quatorze plans sur un ensemble de cent trente quatre concernent des projets de réaménagement de la chapelle pour l’intégrer dans l’entrée Est qui était, à cette époque l’entrée principale du château. Ces plans dressés, « pour choisir », présentent différentes possibilités d’aménagement dont le but était d’agrandir l’espace utile du monument, de loger un gardien et, peut être, d’aménager une pièce d’agrément pour le châtelain.
Afin de procéder aux travaux, on achète des terrains : une vigne en 1750 et une autre en 1767.
Nous ne savons pas ce qui est arrivé, mais les travaux n’ont pas été exécutés. Il est possible d’imaginer que l’exécution des travaux des jardins, traitée en priorité, à couté plus que prévu ou, peut-être encore, le projet fut-il ajourné par l’incertitude des temps.
Quoi qu’il en soit, notons que suite à sa visite pastorale de 1782, Monseigneur François Bonal, évêque de Clermont, note : « Avons visité la chapelle N-D de l’Arbre qui nous a paru très décente et dont la voute est fendue en plusieurs endroits […] Avons ordonné que la voute de la chapelle rurale de N-D de l’Arbre sera réparée » Il semblerait donc qu’a cette date la chapelle appartienne au diocèse.
La révolution passera avec clémence sur le bourg de Chanonat et sur la chapelle.